Le petit studio néerlandais Little Chicken Game Company, concepteur du puzzle-game musical Track Lab sur PS VR, revient avec un jeu en réalité virtuelle moins complexe mais tout aussi original. Déjà disponible sur PC et Oculus Quest depuis quelques mois, Traffic Jams amène enfin sa « simulation » d’agent de circulation sur le PlayStation VR de Sony. En voiture Simone !
Traffic Jams propose un concept rarement vu dans un jeu-vidéo, celui d’incarner un agent de la circulation. En stage de formation avec Dennis, le plus grand agent de tous les temps, tel qu’il se proclame, nous sommes invités à apprendre les gestes essentiels du contrôle routier, ce qu’il appelle le « Stop & Go » avec son mignon petit accent italien.
On the road again
C’est via un court tuto que nous sommes initiés au contrôle de la circulation, à la fois des piétons et des véhicules, qu’on doit faire stopper en les pointant du doigt tout en levant l’autre main. Pour leur signaler d’avancer, on effectue un mouvement de bras en diagonale de bas en haut en ayant également la possibilité de les faire se dépêcher en accélérant le mouvement. Tout ceci est clairement expliqué par Dennis, en anglais avec des sous-titres français agréablement intégrés dans l’environnement 3D, là où la plupart des jeux VR vous les collent sous le nez au point de vous faire loucher. Après ce petit entrainement, nous voilà déjà placés au centre d’une intersection dans la ville de Gouda aux Pays-Bas, célèbre pour son fromage !
Le gameplay est relativement simple, il s’agit d’un jeu de scoring dans lequel le nombre de points varie en fonction de la satisfaction de chaque piéton et chaque conducteur. Si vous les faites attendre un peu trop avant d’avancer, ils ne seront pas contents et ils vous le feront savoir. Les véhicules claxonnent et les piétons vous jettent notamment des poissons pas frais à la figure. En gros, chacun d’eux dispose d’une flèche de direction sur la tête et c’est à vous de gérer les priorités en faisant stopper ou au contraire en demandant à certains d’accélérer le rythme. Et attention car les accidents sont possibles et ils doivent bien sûr être évités pour ne pas prendre de malus sur le score final. Mais rien ne nous empêche de se faire un petit kiff, au moins une fois, en particulier lorsque deux livreurs traversent un passage clouté avec une gigantesque vitre… Trop tentant pour les laisser passer sans encombre.
Car j'étais sur la route...
Chaque ville apporte son lot de petites nouveautés avec une difficulté grandissante, notamment au niveau des chemins empruntés par les piétons et du nombre de voies de circulation. A Paris, des guêpes (à la modélisation très drôle) nous embêtent, tandis que des véhicules polluants font leur première apparition à Amsterdam. Dans ces deux cas, il suffit d’agiter les mains, soit pour mettre une baffe à l’insecte cartoonesque, soit pour dégager le nuage de pollution qui gêne notre visibilité. Dans les deux derniers niveaux, Times Square à New York et Shibuya à Tokyo, la circulation devient véritablement intense, nous obligeant à rester concentré et à bien observer qui va où et à quelle vitesse. Parce que oui, évidemment, chaque type de véhicule a sa propre vitesse, les bus sont très lents tandis que les deux-roues sont les plus rapides et c’est à nous de dire qui passe quand, en évitant au maximum de faire attendre les gens trop longtemps sous peine de les voir s’agacer et repartir en trombe, provoquant inévitablement un accident.
Il y a donc cinq villes au programme, qu’il est possible de visiter une seconde fois de nuit, avec des monstres de type « zombies » qui sortent des égouts et peuvent ralentir la circulation des piétons mais aussi vous attaquer. Pour s’en défaire, nous avons le choix du traditionnel coup de poing mais on peut tout aussi bien utiliser la circulation routière pour les dégommer lorsqu’ils sont sur la route. Chaque ville dispose également d’un troisième niveau, le mode « rush » qui fait office de mode hardcore. Enfin, dans chacun des trois niveaux de chaque ville, des objectifs principaux et secondaires sont présents, visibles directement sur la montre en main gauche. Certains doivent être complétés pour débloquer les niveaux suivants, par exemple faire éclater des ballons avec un frisbee ou trouver la cachette de Dennis, notre instructeur, bien planqué dans le décor.
Co-voiturage local...
Visuellement, c’est propre et agréable avec un peu d’aliasing au loi, en particulier dans les plus grands niveaux. Mais le seul vrai problème est de l’ordre du gameplay et concerne le ciblage des passants un peu éloignés. Dans les villes aux rues plus larges, il est relativement compliqué de pointer précisément avec notre main les piétons qui se trouvent de l’autre côté des voies de circulation, si bien qu’on peut parfois perdre du temps et provoquer des accidents pour cette seule raison. En dehors de ça, le jeu dispose d’un certain charme et amuse, à condition de n’y jouer que par petites sessions. En effet, la répétition des gestes niveau après niveau se fait logiquement ressentir, à la fois physiquement et mentalement et il convient donc de faire de courtes sessions pour ne pas s’en lasser trop vite.
Pour terminer, impossible de ne pas mentionner le mode multijoueur en local, tant c’est une composante rare dans les jeux en réalité virtuelle. Jusqu’à quatre joueurs peuvent s’associer à l’agent, leur smartphone en main, et peuvent faire apparaitre des véhicules, activer des power-ups ou même faire tomber un météore sur la ville. C’est limité mais tout de même un bon moyen de s’amuser en famille, en particulier avec des enfants car Traffic Jams est un jeu vraiment rigolo qui donne inévitablement le sourire à quiconque y joue.